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jeudi 14 avril 2016
Lelouch nous fait pleurer
Depuis les années 70, notre cinéaste à la dynamique bien rodée nous faisait partager une de ses facettes de croyances, pourtant bien éloignée de sa religion. Est-il religieux d'ailleurs? peu importe; en tous les cas, pour moi qui ai depuis toujours (et avant même d'y pouvoir y associer un mot) des affinités spéciales avec l'idée de la réincarnation, il ne pouvait m'être indifférent.
J'ai revu il y a quelques années "Les uns et les autres" et je dois tout de même avouer que ce film a vraiment mal vieilli; Lelouch, c'est un peu l'air du temps de notre société, bien française, j'allais dire. Je ne suis finalement pas si fana, mais convenez quand même qu'il aura permis à Jean Paul Belmondo d'incarner (c'est le cas de l'écrire) un jean Valjean très attachant, n'est-ce pas?
Alors, au nom de ces joies passées, de l'air du temps et tout le toutif, lorsque je vis dernièrement que notre "icône" avait réalisé un nouveau film, "un nouveau Lelouch", comme on disait, j'étais bien curieux de savoir quelle sauce il y avait appliquée.
Bam!
Je suis rapidement passé de la surprise déçue, à l'interrogation (est-ce bien le même Lelouch?) à la déception.
Il ne s'est pas vraiment foulé; habituellement, les rebondissements dans le temps avec ces personnages que le destin permet de s'entrecroiser au cours du temps me faisaient vivre intérieurement une petite joie exquise mais dans "Un plus une" ( oui, c'est ça, le dernier Lelouch), plutôt que de "faire vivre" la réincarnation de ses personnages, il choisit un raccourci et inclus comme personnage secondaire (Amma en personne!), une guru très populaire dont évidemment la religion hindou est directement connectée avec ce thème autrefois traité par notre cinéaste.
Le choix des acteurs, qui ont l'air de tellement s'emmerder, à part Dujardin qui excelle dans la répétition de lui même: l'actrice principale, Elsa (je ne sais plus comment) est d'une nullité que je me suis demandé à un certain moment si cela était fait exprès; en regardant le visage de ma compagne à mes cotés, je devinais que non; l'actrice de support, au visage de Balasko (en plus jeune) et sans nul doute, aux yeux de Lelouch, une représentation de la femme belle et sensuelle, est tout sauf les femmes au chien charmant auxquelles il nous avait habitués, et comme à l'habitude, enfin, après Highlander, une autre réincarnation d'un acteur on ne peut plus nul, Christophe Lambert.
Ouah! Mais qu'est-il donc arrivé à notre Lelouch national? Une histoire d'une platitude à faire Cosette se retourner dans sa tombe, sans parler de toutes ces questions que l'on se pose dans ce cas: Combien ont ils donné en offrande à Amma pour qu'elle participe à un tel navet? Elsa machin chose a-t-elle eu un petit fling avec l'un ou l'autre des acteurs qu'elle ne peut jouer la comédie convenablement? Le scénariste de Lelouch voulait-il sa mort? d'ailleurs, le directeur sait-il encore diriger des acteurs? Avait-il besoin d'argent?
Enfin, des questions d'urgence que l'on se pose naturellement dans ce genre de situation...
Pour ceux qui pourraient douter cependant de mon objectivité ainsi que de la pertinence de mon jugement, je leur donnerai quelques indices comme, la scène de l'hôtel ,grossière et sans aucune finesse de dialogue entre Dujardin et Elsa machin chose; deux scènes de Elsa machin chose avec sieur Lambert ( celle où ils se rencontrent pour la première fois, ainsi que la dernière); lorsque Dujardin tripe sur une actrice indienne hideuse, comme s'il s'agissait de la beauté incarnée; tout ce qui devrait nous faire rêver à travers un amour à l'indienne dont les seuls directeurs capables restent indiens et dont "notre" directeur n'arrive même pas à trouver les ingrédients,etc.
La liste est trop longue et je m'essouffle.
Vraiment monsieur Lelouch, il est plus que grand temps que vous partiez à la retraite, il y a des années que la sauce indienne ne fait plus recette, sauf par des directeurs nationaux, qui aujourd'hui vous prendraient pour un ringard. Leur capacité a dépassé les vôtre depuis fort longtemps et pour que tant d'erreurs anachroniques, sans doute dues à la légèreté de vos connaissances culturelles sur le sujet, fussent évité, il aurait fallu être capable de ne pas vous (enfin notre monde occidental) se sentir si supérieur.
L'humilité, Monsieur Lelouch, est de savoir ce que l'on peut prendre du puzzle de la vie (indienne et cinématographique) sans un petit air de supériorité colonialiste et rendre avec délicatesse et sensibilité une image bien réelle de ce qui aurait pu être un "Roméo et Juliette" digne de ce pays.
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